
Une vieille colocation
Au XIIe et XIIIe siècle, la colocation des seigneurs offrait à plusieurs lignages la possibilité de se regrouper autour d’un site défensif stratégique, appelé castrum, tout en conservant leurs droits et possessions distincts. Chaque famille possédait sa propre tour résidentielle fortifiée, véritable symbole de son autonomie, de son rang et de sa puissance, mais toutes devaient s’unir pour assurer la protection de l’ensemble. Souvent, ces familles n’étaient pas en permanence sur place, car elles administraient plusieurs domaines dispersés, mais elles rejoignaient le site dès que la menace se faisait pressante, notamment lors des incursions et affrontements qui jalonnèrent la Guerre de Cent Ans ou lors d'attaques de mercenaires.
Ce mode d’organisation engendrait une solidarité militaire et politique, indispensable à la survie de la communauté, tout en illustrant la fragmentation féodale caractéristique du Moyen Âge. Les Tours de Merle constituent un témoignage remarquable de cette complexité des liens féodaux : coexistence prudente, entraide nécessaire et tensions latentes cohabitaient dans ce microcosme fortifié, auquel venaient s’agréger les villageois qui s'étaient établis autour de l'éperon rocheux et qui cherchaient protection.
Aujourd’hui, le site a beaucoup évolué depuis notre première visite. Les installations ont été restaurées et modernisées, offrant un accueil chaleureux et fonctionnel avec des tables de pique-nique, une boutique, des sanitaires et des parcours aménagés. Surtout, la programmation s’est considérablement enrichie : animations historiques, spectacles vivants diurnes et nocturnes, reconstitutions médiévales et activités immersives rythment désormais les saisons, avec un agenda estival particulièrement dense. Ces nouveautés viennent compléter les visites guidées traditionnelles et permettent de plonger pleinement dans l’histoire et l’atmosphère singulière des Tours de Merle.
Vous trouverez plus d’informations ici : https://toursdemerle.fr